Justice contestable pour un « viol incontestable »
Dans l’affaire de vol, séquestration et viol jugée la semaine passée aux Assises de l’Yonne, l’on peut conclure une chose : la parole d’un criminel a plus de valeur que celle d’une victime. Cette dernière, victime d’un « viol brutal et incontestable » commis obligatoirement par l’un des deux malfrats, dont un qu’elle reconnait formellement, devra donc considérer que les arguties de la défense auront eu plus de poids que son propre témoignage.
J’ai honte pour pour la cour et ce jury d’assises qui n’a de populaire que le nom. Et je plains cette femme pour qui la justice n’aura pas été rendue, au bénéfice de criminels récidivistes.
Ainsi va la France de "la" Taubira...
La cour d’assises de l’Yonne a condamné, vendredi, deux hommes à six et huit ans de prison pour vol avec arme et séquestration. Le plus âgé a été acquitté du viol dont il était accusé.
« La cour et les jurés sont convaincus du viol brutal. Toutefois, doutent de la culpabilité » de l'homme de 33 ans. Sur le banc de la partie civile, la victime s’effondre.
« Très consciente de l’injustice d’aujourd’hui »
La cour d’assises de l’Yonne a acquitté, vendredi après-midi, l’homme de 33 ans, du viol dont il était accusé. Par ailleurs, il a été condamné à huit ans d’emprisonnement pour vol avec arme en récidive et séquestration, commis le 18 novembre 2007, à Sens (lire nos précédentes éditions). Son complice, âgé de 27 ans, a écopé de six ans de prison, pour vol avec arme et séquestration. Ils devront également payer solidairement, à chacune des deux victimes, 20.000 € de dommages et intérêts. Après quatre heures de délibération, la cour d’assises de l’Yonne a rendu son verdict. « Très consciente de l’injustice d’aujourd’hui », a-t-elle précisé juste avant de clore l’audience. « La réalité du viol n’est contestée par aucun des deux accusés, a souligné la cour dans ses motivations. La déposition de la victime a été sincère, précise et émouvante. » Mais le doute subsiste sur l’auteur du viol.
« La voix et le regard ne peuvent suffire »
Avant de poursuivre : « La voix et le regard », que la victime a affirmé avoir reconnu, « ne peuvent suffire pour le condamner ».
« C’est un verdict difficile, a précisé Me Saïdani, l’avocat des parties civiles. La cour a été claire. Le viol n’est pas contesté. C’est difficile de se voir reconnaître un fait mais pas l’auteur de ces actes. »
Me Revest, le conseil du complice, a déjà indiqué qu’il ferait appel de cette décision.
Cindy Bonnaud
cindy.bonnaud@centrefrance.com