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19 mai 2006 5 19 /05 /mai /2006 23:15

Parmi les tares consubstantielles de l’euthanasie institutionnalisée figure la récupération à des fins économiques de cette législation. Le dénoncer provoque les cris d’orfraie de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité qui ne veut, évidemment, n’évoquer le problème que sur les registres compassionnel et sentimental. Il sera toujours temps de dévoiler toutes les conséquences ou déviances politiques, sociales et économiques de l’euthanasie après légalisation. Comme l’avortement en 1975…

De temps à autres, pourtant, le bunker dogmatique se fissure. L’âge aidant, les pontifes de l’euthanasie se laissent aller aux confidences et révèlent les sinistres dérives prévisibles et occultées par l’A.D.M.D.

C’ est ainsi que Benoîte Groult, écrivain et vieille militante féministe au cuir tanné, donne à 86 ans, un livre-testament dans lequel elle explique (Libération du 23 mars 2006) son dernier combat pour la légalisation de l’euthanasie….« On a le droit de faire toutes les conneries que l'on veut toute sa vie. Se marier, se tromper, divorcer et même de se suicider. Mais au moment de mourir, terminé la liberté. On devient le jouet de forces adverses dont on n'a rien à faire, la morale, le pape ou des médecins qui ne veulent pas entraver leur carrière ». Pardieu !!! Il faudra bien que la citoyenne  Groult se fasse à l’idée que mourir, c’est perdre sa liberté !!! ou enfin la retrouver si elle se convertit au catholicisme…

Grande prêtresse de l’avortement libre, elle proclame avoir avorté 5 fois avant la loi et semble en tirer un orgueil que je qualifierais d’obscène. Elle légitime son combat pour l’euthanasie, tout comme celui de l’avortement, au nom de la liberté (la sienne exclusivement, bien entendu) « Le refus de la naissance choisie et de la mort choisie, c'est la même idéologie contre la liberté » explique-t-elle. Toujours cette obsession de la liberté au point d’en devenir l’esclave pantelante.

Là où l’affaire dépasse l’ultime pirouette du figurant dans le dernier acte, avant extinction des feux de la rampe, c’est lorsque Benoîte Groult vomit son fiel et dévoile sa pensée en grondant :« Mais on finira par y venir pour des raisons économiques qui seront les pires : on ne va plus savoir quoi faire de tous les vieux, les hospices vont déborder et les retraites ne seront plus payées » prévient-elle… Quel aveu !!! Et quel désaveu des théories lénifiantes de l’ A.D.M.D…

Chaque affaire d’euthanasie, instrumentalisée au travers d’un cas déchirant à dessein, donne lieu à une manipulation éhontée de désinformation qui, insidieusement, fait pression pour que la société légifère.

Prenons garde, la loi banalise et normalise n'importe quel comportement social, même criminel. La législation de 1975 sur l'avortement en représente le symbole  : une loi dite « d'exception » réservée aux « situations de détresse », est devenue la norme, le Credo d’un pseudo-droit âprement défendu des « femmes à disposer de leur corps », en sacrifiant celui de l’enfant à naître… L’on veut aujourd’hui disposer de celui des malades en phase terminale, demain de ceux des vieillards, infirmes et handicapés. D’aucuns susurrent que le déficit de la Sécurité Sociale tiendrait, entre autres facteurs, à la dernière année de soins des personnes en fin de vie… Le piège se met en place, insidieusement.

Le nazisme, légal lui aussi jusqu’en 1945, naquit d’élections libres en Allemagne.

Tout juste avant qu’elle ne franchisse le seuil de l’au-delà, j’aimerais que Mme Benoîte Groult se rappelle, son bouquin sous le bras et dans son ultime seconde de lucidité, que les crimes commis contre l'humanité sont imprescriptibles. Qu’un jour peut-être, des rescapés de l'avortement ou des descendants d’euthanasiés instruiront son procès ou celui de sa mémoire. Et elle aura déjà avoué…

Jean-Luc BOULARD

 

 

 

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