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20 juillet 2009 1 20 /07 /juillet /2009 13:53

Infanticide et avortement

 

Déjà s’estompe le cauchemar de l’affaire Courjault, laquelle s’est vu donc condamnée à huit années de prison pour l’assassinat à la naissance de trois de ses cinq enfants. Si l’on tient compte des remises de peine et du temps d’incarcération avant jugement, elle devrait donc fêter Noël parmi les rescapés de sa famille. Triste fête de la Nativité !!!

Au-delà du cas de cette mère infanticide qui, avec beaucoup d’habileté,  aura su tenir son rôle d’irresponsable pétrie de repentir, ce jugement  pose de nombreuses questions et déplace une nouvelle fois le curseur mortifère de notre société vers l’insupportable. Dans sa mansuétude, il révèle en  filigrane, la reconnaissance d’une circonstance atténuante liée à l’avortement légalisé.

En effet, comment ne pas associer la récurrence de ce genre de crime à un effet secondaire de la banalisation d’une loi qui garantissait, non sans cynisme, « le respect de tout être humain dès le commencement de la vie » (l’Article 1er de la loi Veil).

Cette recrudescence constatée des  infanticides, posés comme des actes normaux, nous interpelle sur cette chosification de l’être humain, cette désinhibition de la mort donnée, la confusion éthique qui s’installe dans le subconscient de nos contemporains.

Finalement, avorter l’enfant à naître ou le tuer juste après sa naissance, quelle différence fondamentale ?  Une simple appréciation d’échelle, semblent nous dire ces malheureuses mères…

Devrons-nous alors légiférer et dépénaliser ces actes au motif d’adapter la loi aux pratiques, comme pour l’avortement en 1975 ? Ou trouver des arguties juridico psychiatriques pour affranchir les coupables ?

L’on aura même poussé l’ignominie, dans ce procès, jusqu’à évoquer comme circonstance atténuante le fait, pour Véronique Courjault, d’être issue d’une famille de sept enfants, de paysans pauvres. Familles nombreuses, on vous hait. Salauds de pauvres : repentez vous…

Cette affaire prouve une nouvelle fois que toute atteinte au caractère sacré de la Vie, et plus encore lorsque cette atteinte est inscrite dans les lois (a)morales d’une société,  ne peut aboutir qu’aux pires dérèglements.

Notre société en fait de plus en plus la cruelle expérience.

 

Jean-Luc Boulard

Sens, le samedi 18 juillet 2009

Publié dans l'Yonne Républicaine du 21 juillet 2009 - Courrier des lecteurs -

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commentaires

H
Comme tu dis souvent (en citant un peu St Augustin...) "A force de tout tolérer, l'on finit par tout accepter"...
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