Le sinistre Bodein retrouvera la cellule de prison qu’il n’aurait jamais dû quitter et où il pourra profiter des largesses de
Et pourtant, sans parler de la peine de mort, la simple application de la sanction à laquelle ce criminel avait été condamné aurait épargné trois vies, évité trois crimes horribles d’enfants et d’une jeune femme.
Le cas de récidive de Bodein est exemplaire pour comprendre cette anomalie. Condamné théoriquement dans trois affaires à 62 années de prison, cette peine est ramenée à 28 années au titre de la confusion de peines, puis vingt ans en vertu d’un obscur article de procédure pénale. Finalement, il n’a effectué qu’une peine effective de treize années et quatre mois, bénéficiant naturellement et automatiquement de remises de peines. Relâché en mars 2004, il violera, torturera et assassinera deux enfants et une femme en juin suivant.
Les familles des victimes resteront, elles, murées à perpétuité dans leur chagrin, hantées par les horreurs révélées lors de l’enquête et du procès. Ainsi va la justice d’une société civilisée…
Les complices présumés de Bodein eux, retournent à leurs activités de vannerie, épargnés par l’absence probante d’ADN et la rouerie d’avocats désormais bien rodés à cet argumentaire.
Les aveux pourtant circonstanciés et porteurs de détails probants, rétractations, accusations mutuelles, puis dénégations plongèrent les jurés dans un océan d’incertitude, habitués qu’ils sont, désormais, à ne forger leur intime conviction qu’à l’aune de celle des empreintes ADN. Pas de trace d’ADN, pas de coupable… Au diable les aveux, témoignages oculaires, enquêtes et démonstrations, place aux experts !!!
Formidable outil de résolution des affaires criminelles, il est à craindre que cette technique, dévoyée, occulte toutes les autres facettes de l’instruction ou constitue, en cas d’absence, un alibi pour arracher l’acquittement. Et à terme, nous menacent les mêmes errements que ces récidives mortelles, complaisamment induites par les pratiques accommodantes, voire douteuses de notre justice et du Code pénal.
Vingt-six ans après le vote pour l'abolition de la peine de mort en France, les protégés de Maître Badinter occupent le haut de l'affiche au théâtre des horreurs quotidiennes. Cette abolition avant tout idéologique, frappée du sceau d'un humanisme bêlant, révèle désormais ses poisons.