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21 août 2011 7 21 /08 /août /2011 22:31

Au fil du temps, chaque acte criminel d’euthanasie s’accompagne généralement d’une savante orchestration autour de l’antienne « du débat à nouveau relancé »…

Politiquement, la Droite fait mine de protéger des valeurs auxquelles elle croit de moins en moins, lâchant progressivement du lest et la Gauche pousse des cris d’orfraie pour hâter l’échéance. Le peuple, lui, ne demande rien mais répond suivant le sens des questions qui lui sont posées. Là encore, le piège est subtil.

Pourquoi, soudain, dans notre société, cette aspiration euthanasique émerge et semble si pressante ? Qui donc est à la manœuvre ?

Si les motivations liées à l’allongement de la vie, donc de la sénescence, à l’atomisation de la cellule familiale, à l’hédonisme ambiant excluant douleur et déchéance physique, ne font pas de doute, il n’en reste pas moins que d’autres préoccupations philosophiques et socio-économiques se cachent derrière tout un rideau de bons sentiments.

D’abord une idéologie purement matérialiste qui vise à abolir le caractère sacré de la Vie humaine et faire admettre que « la vie est un matériau, au sens écologique du terme et qu’il nous appartient de gérer » ainsi que Pierre Simon, libre-penseur et ex-grand maître de la Grande Loge de France, l’appelait de ses vœux dans son ouvrage « De la vie avant tout chose ».

Derrière cette conception matérialiste de l’humanité, se joue la refondation de notre société dont Jacques Attali prophétise l’avènement lorsqu’il décrit « après la chute de l’empire romain, renaîtront une formidable envie de vivre, de joyeux métissages et des transgressions jubilatoires. En surgiront de nouvelles civilisations, faites des résidus des nations exsangues et de l’hyperempire en déshérence, nourries de valeurs nouvelles »  [1]

L’on ne saurait être plus clair, le chemin passant par la régulation des naissances, l’avortement puis l’euthanasie pour un contrôle absolu de l’individu.

Enfin, des préoccupations beaucoup plus prosaïques occupent l’esprit de nos refondateurs d’un homme nouveau, état d’esprit que résume bien Benoite Groult, égérie féministe et gauchiste des années 1970, lorsqu’elle déclare au sujet de l’euthanasie, dans un livre-testament paru en 2006 : « Mais on finira par y venir pour des raisons économiques qui seront les pires : on ne va plus savoir quoi faire de tous les vieux, les hospices vont déborder et les retraites ne seront plus payées »[2]

 

Ainsi voit-on poindre un vaste système euthanasique de régulation des décès,  à l’identique de celui de la régulation des naissances, de facto par l’avortement.

Bien loin des habituelles ritournelles larmoyantes et bien pensantes  de l’Association pour le Droit de Mourir dans la Dignité.

Si débat il doit y avoir, il faudra être honnête et le dire.

 

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Publié dans l'Indépendant de l'Yonne le 23 août 2011



[1]   « Une brève histoire de l’avenir », Éditions Livre de poche, p. 265.

[2]   Entretien dans Libération du 23 mars 2006

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10 juillet 2011 7 10 /07 /juillet /2011 07:36

Quand un député se mouille et voit rouge...

 

Question soumise le 5 juillet 2011 : Michel Zumkeller interroge M. le ministre de l'agriculture sur les conditions de vie des poissons dans les « boules aquariums.

« À l'époque où le bien-être des animaux est un sujet plus que jamais à l'ordre du jour, il souhaite savoir pourquoi les « boules aquariums » sont encore vendues couramment à des personnes qui n'ont aucune notion des conditions optimales nécessaires au maintien des poissons d'aquariums

 preuve qu'il faut agir, s'il en est encore temps »

Par temps de crise, M. Zumkeller fait preuve d'une grande perspicacité dans le choix de ses combats politiques, d'ici à dire qu'il perd la boule...

 

 

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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 21:39

 

Etonnante leçon de courage et d’indépendance que nous donne la justice américaine… Même brutale, son expression demeure populaire, ce qui n’est plus le cas en Europe.

En France, cette affaire ne serait jamais  sortie des couloirs de l’hôtel ni des tribunaux et quand bien même !

Le cocktail habituel de la présomption d’innocence, des lenteurs procédurales et des immunités diverses qui cuirassent les "représentants du peuple", assurait à son auteur une sortie honorable puis un enterrement discret de l’affaire… Vice de procédure à l’appui !

A noter l’écœurante indignation des personnalités de gauche en particulier, reniant, sans vergogne, les droits de la femme qui semblaient  jusqu’alors faire partie de leur credo et  le respect dû à la victime ! Cet instinct grégaire, cette espèce de réflexe d’auto-protection de la classe politico-médiatique illustre dramatiquement cette coupure entre la caste politique et le peuple.

« Le poisson pourrit par la tête » affirme le proverbe. L’atmosphère est depuis longtemps empuantie dans notre société et DSK promenait depuis longtemps lui un relent nauséabond.

Il faudra bien, un jour, ouvrir les fenêtres de la maison France et aérer la République.

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 22:50

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18 mai 2011 3 18 /05 /mai /2011 19:09

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Le gouvernement français ne renoncera pas à sa décision de retirer les panneaux routiers signalant la présence de radars, a déclaré mercredi le ministre de l'Intérieur.

Il a tort ce haut fonctionnaire jamais passé par la case élective… D’ailleurs, est-il réellement un représentant du peuple ?

D’accord pour  durcir les sanctions contre la vitesse et l'alcool au volant.

Idem pour  les comportements "à risque" comme l'utilisation d'un téléphone au volant, l'envoi de textos, la visualisation d'internet ou d'autres écrans pendant la conduite qui doivent être plus durement sanctionnés.

Mais laissez-les  panneaux et avertisseurs de radar qui jouent un rôle préventif… Sinon la moitié du pays va rouler sans permis.

A moins que cela ne soit la dernière pompe à fric imaginée par le gouvernement…

"C'est circulez, il n'y a rien à voir", a résumé le député Yanick Paternotte qui, la veille, avait vivement interpelé le Premier ministre, François Fillon, et il a bien raison : les députés sont des godillots, en voici la triste démonstration.

Il a tort ce Guéant, haut fonctionnaire, parce qu’il le paiera « cash » en 2012…

Mais il n’en a pas grand-chose à faire puisqu’il se recyclera comme une fleur !!! Même sans permis…

 

14juin2000

 

 

 

 

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18 avril 2011 1 18 /04 /avril /2011 13:58

« La photo du crucifix de Serrano vandalisée

 

L'œuvre photographique de l'artiste américain Andres Serrano met en scène un crucifix trempé dans de l'urine.

Elle a été vandalisée (photo), dimanche, à Avignon, par des catholiques qui la jugeaient blasphématoire. »

 

  Telles sont les geignardises d'actualité,

 

 

Peut-on parler de vandalisme dans cette réaction salutaire et courageuse ?

Nettoyer une porcherie reste de salubrité publique !!!

Mille fois Bravo à ceux qui ont détruit cette provocation qui ne vaut que par les réactions qu'elle génère...

Imaginez la Torah ou le Coran artistement plongé dans un pot de chambre plein, par un groupe dit d'extrême droite pour mieux faire passer le suppositoire...  «Intolérance !!!» pleurnicherait alors tout le gratin décadent.

 

Que le pédomane Mitterand s’offusque, c’est finalement plutôt de bon aloi…

 

Réaction salutaire et courageuse !!! Merci... 

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8 avril 2011 5 08 /04 /avril /2011 21:52

 

Chers compatriotes et amis de la Patagonie,

Un constat simple : les plaques lithosphériques, entraînées par les courants de convection qui animent le manteau, se déplacent de quelques centimètres par an dans des directions différentes, ce qui entraîne la formation de zones de divergence, de subduction et de collision.

Le Vice consulat entend bien contrecarrer ce phénomène générateur de catastrophes en chaîne. Casser la croûte n’est plus de mise !!!

Le Vice consulat de Patagonie à Sens, désireux de s’attaquer d’abord aux causes avant les effets, lance une expédition dont le reportage ci-joint (deux images de notre envoyé spécial) donne une idée. Gloire immortelle à ces courageux liquidateurs, Patagons eux-mêmes. M. et L.-O. B., au moment où vous dégustez cette information, luttent contre les éléments naturels.



Luco-Mathias explorateurs 2

Luco-Mathias-explorateurs.jpg

 

Cette opération vise tout simplement à caler, bloquer, ressouder ces plaques tectoniques par les moyens les plus appropriés. A eux de trouver la solution… A Patagon, rien d'impossible !!!

Par ailleurs, dans le cadre de sa devise, « prendre le mal à la racine », la Société d’Horticulture Patagone s’associe à l’opération.

Cette expédition reçoit le soutien immoral des instances européennes, sans financement et sans en avoir été informé. Le gouvernement Français, non sollicité mais à l'affût de toute récupération politique, y participerait sous réserve d’un excédent budgétaire dans l’exercice en cours et  après résorption de sa dette. Elle se met à disposition de la Patagonie pour toute frappe aérienne éventuelle par cerf-volant et l’envoi de forces spéciales (un agent très spécial, voir photo de notre reporter sur place) afin de  sécuriser le périmètre d’action de nos glorieux liquidateurs Patagons.

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Le Président français a déjà souhaité se rendre sur les lieux de l’exploration dés que le Vice consulat, le Consul général, le Grand chancelier  et Sa Majesté O. A. lui en donneront la permission. Les sujets patagons nous repprocheraient cette intrusion nauséabonde dans les affaires patagones. J'émets d'ores et déjà un véto non négociable.

 

Le Vice consulat assurera donc l’intégralité des dépenses et lance une souscription qui sera gagée sur son Trésor en pièces de chocolat.

 

Vive le Roy !!!

Vive la Patagonie...

 

 

Dernières nouvelles : un nouveau contingent d'un Patagon est en partance... (FX B.)

 

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19 février 2011 6 19 /02 /février /2011 13:59
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CONTRE-ENQUÊTE
Affaire Cassez: qui a menti ?


La presse, l'opposition et le gouvernement français continuent de présenter Florence Cassez comme la victime expiatoire d’une Justice mexicaine nécessairement aveugle et corrompue. Nicolas Sarkozy, Michèle Alliot-Marie, Bertrand Delanoë et Martine Aubry se sont mis d'accord la semaine dernière pour inscrire ensemble le Mexique entier au ban des nations… Leur conviction commune repose sur une méthode est très simple : il suffit de faire abstraction de tous les éléments à charge, depuis les aveux des complices jusqu’aux témoignages des victimes, qui comptent ici pour rien!
 
Dans cette affaire, même les parents de Florence (Bertrand et Charlotte Cassez) n’ont pas hésité pour leur part à mentir à la presse et au Président de la République en affirmant qu’ils ignoraient tout eux aussi des activités criminelles d’Israel Vallarta Cisneros – l’amant de Florence, arrêté en même temps qu’elle le 9 décembre 2005 – au point de ne l’avoir jamais rencontré ! (Florence Cassez elle-même a rétabli la vérité dans son livre, A l'ombre de ma vie, paru longtemps après la première rencontre de ses parents avec Nicolas Sarkozy.)
Deux photos publiées dans la presse mexicaine – mais jamais dans la nôtre ! – prouvent en effet les joyeuses relations établies de longue date entre la famille Cassez et le chef du gang Los Zodiacos : sur la première, on découvre Bertrand Cassez et Israel Vallarta en train de trinquer ensemble, de façon fort conviviale, dans des coupes en argent, tandis que la seconde (prise un autre jour) atteste du fastueux accueil réservé aux parents de Florence au sein du ranch “Las Chinitas”, à 29 km de Mexico…
 

Les parents de Florence, accueillis au ranch Las Chinitas, à 29 km de Mexico.

Bertrand Cassez, qui "n'a jamais rencontré" Israel Vallarta, trinque ici avec lui..


 “On te sectionne une oreille, ou on te coupe un doigt ?”
“Las Chinitas” … Le ranch qui servait de repaire au gang “Los Zodiacos”, convaincu d’une dizaine d’enlèvements et de plusieurs assassinats, excusez du peu ! La maison où habitaient Florence (qui l'a reconnu, la police y ayant saisi tous ses effets personnels sous ses yeux) avec son amant, Israel Vallarta Cisneros, chef d’une bande de criminels spécialisés à Mexico dans le rapt des femmes et des enfants de bourgeois aisés… La maison même où Cristina Rios Valladares, son mari Raul et leur fils Christian (les derniers otages du gang) furent conduits le 19 octobre 2005, les yeux bandés, ligotés à l’arrière d’une grosse 4x4, après avoir été capturés par trois hommes armées de fusils de guerre dans une banlieue bourgeoise de la capitale mexicaine.
… Le ranch où Florence Cassez elle-même s’est occupée généreusement de nourrir les otages du gang et de leur administrer des calmants. Elle s’intéressait de près au petit Christian, 11 ans, dans le but évident d’accélérer le versement de la rançon : “– Qu’est-ce qui te ferait le plus mal, Christian, qu’on te sectionne une oreille ou qu’on te coupe un doigt ?” (Certains soutiennent que Florence, beaucoup moins inhumaine qu’on pourrait le penser, se serait finalement contentée de prélever un peu de sang au garçon, pour y tremper une oreille sectionnée par le gang sur un petit cadavre, et faire porter le tout à la famille qui tardait imprudemment à s’exécuter, mais nous ne sommes certain de rien !)
… Le ranch où Cristina Rios Valladares comprit très vite qu’elle avait affaire à la concubine d’Israel Vallarta. D’autant plus vite que le chef du gang provoquait chez sa compagne de formidables colères chaque fois qu’il venait bousculer sa victime et en abuser sexuellement : “Si tu continues à la sauter, je me vengerai sur elle, et tu n’auras pas ta rançon !”

Quand l’évidence compte pour rien
A qui fera-t-on croire en effet qu’une “fiancée” qui s’occupe de si près des affaires du gang “Los Zodiacos”, dans une maison bourrée d’armes de guerre et de munitions, une fiancée qui assiste au viol de la mère retenue en otage, lui administre des sédatifs et prélève le sang de son petit garçon, oui, à qui fera-t-on croire que cette femme ignorait tout des agissements criminels de ses compagnons ?
La réponse est simple : on le fait croire aux Français; on le fait croire à Nicolas Sarkozy, qui vient de recevoir à nouveau les parents de Florence; on le fait croire à Michèle Alliot-Marie, qui continue en vain de négocier avec le gouvernement mexicain le transfert en France de l’intéressée … L’homme qui s’est fait connaître par son courage personnel pour sauver la vie des enfants, lors d’une prise d’otages dans une école maternelle de Neuilly, assume aujourd’hui – peut-être sans le savoir  – la défense publique d’une complice amoureuse mais parfaitement consciente et extrêmement active d’odieux criminels mexicains !
Pour soutenir le contraire, il faudrait pouvoir invalider de façon définitive le témoignage de Cristina Rios, celui de son mari et celui de son enfant : une mère violée, un père fou de douleur et un enfant terrorisé, que ses parents conduisaient à l’école quand l’horreur a surgi. Invalider aussi celui d’un autre kidnappeur mexicain, David Orozco Hernández, qui soutient que Florence Cassez partageait la direction des “Zodiacos” avec son compagnon Israel Vallarta :

“Florence Cassez nous a rejoint en 2004, et son influence pour imposer et isoler le chef, ou plutôt s’isoler avec lui, ont largement contribué à semer la discorde au sein de l’organisation… Ses fonctions dans la bande consistaient à planifier les rapts et à organiser le recouvrement des rançons… Israel et la Francesa tenaient beaucoup à garder le secret, vis-à-vis des autres membres du groupe, sur les cibles potentielles des enlèvements et la réalité des sommes obtenues des familles d’otages… Ils estimaient que ces informations stratégiques n’avaient pas lieu d’être partagées.” (Sources : La Jornada, El Universal, Radio Trece, El Porvenir, 12-13 mai 2008, Mexico.)

L’Agence France-Presse a publié aussitôt un communiqué qui se garde bien d’entrer dans le détail des révélations de David Orozco Hernández, mais donne très largement la parole aux avocats français et mexicains de Florence Cassez. Tous nos journaux ont emboiîé le pas, en rang par quatre, pour éviter d'avoir à s'interroger… Le mensonge par omission, sélection et orientation des faits, tel que le pratiquent chaque jour les plus grands médias, est bien le plus sournois de tous, parce qu’il nous prive sans le dire des éléments indispensables à l'objectivité et à la liberté de notre propre jugement.

Le mensonge par omission nous est devenu quotidien
A qui fera-t-on croire aussi qu’il ne se trouve même plus un seul journaliste, dans les salles de rédaction françaises, pour passer quelques coups de fil à ses correspondants mexicains et aller voir sur internet, en langue espagnole, comme nous l'avons fait, ce que nous disent les photos, les dates, les faits, les témoins ?
Une fois de plus, face au “mythe Cassez” – la belle Innocente contre une Police et une Justice mexicaines intégralement et nécessairement corrompues – les enquêtes de police, le témoignage des victimes, l’aveu des comparses et l’évidence elle-même comptent pour rien. Oui, la désinformation systématique est devenue notre pain quotidien.
Il fut un temps où Nicolas Sarkozy, ministre de l’Intérieur puis candidat à la magistrature suprême, rassurait beaucoup de Français en plaidant l’écoute privilégiée des victimes, et la fermeté sans faille des pouvoirs publics contre toutes les formes de délinquance ou de criminalité. N’aurait-t-il plus le choix des vraies causes à défendre, depuis qu’il est devenu Président, qu’il a épousé Carla et qu’il habite l’Elysée ?
©Hugues Kéraly/Sedcontra.fr



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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 14:30

 

Grignan

 

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 22:14

Par Patrice De Méritens FIGARO Magazine

07/02/2011

Il y a trente-huit ans, Jean Raspail faisait scandale en publiant « Le Camp des Saints », roman dans lequel il imaginait le déferlement de populations du tiers-monde, poussées par la faim et la misère sur les côtes françaises. Un million de boat people prenaient pied sur notre territoire, en avant-garde d'une inéluctable invasion. Le gouvernement atermoyait, puis cédait. Mais une poignée de patriotes résistait jusqu'au bout, les armes à la main... Avec la nouvelle législation en vigueur, la réédition de cet ouvrage serait susceptible d'entraîner des poursuites judiciaires. Jean Raspail en prend le risque, et nous explique pourquoi.

 

Sitôt après avoir lu votre roman, en 1973, Jean Cau s'interrogeait: «Et si Raspail, avec "Le Camp des Saints", n'était ni un prophète ni un romancier visionnaire, mais simplement un implacable historien de notre futur?»

Jean Raspail - Bonne question, à laquelle on frémirait de répondre par l'affirmative. C'est un livre inexplicable, écrit il y a presque quarante ans, alors que le problème de l'immigration n'existait pas encore. J'ignore ce qui m'est passé par la tête. La question s'est posée soudain : «Et s'ils arrivaient?» Parce que c'était inéluctable. Le récit est sorti d'un trait. Lorsque je terminais le soir, je ne savais pas comment j'allais poursuivre le lendemain. Les personnages ont surgi, inventés au fur et à mesure. De même pour les multiples intrigues. Henri Amouroux, passionné d'histoire et de démographie, s'est exclamé après lecture : «Ah, mon Dieu, je n'ai jamais vu de prophète de ma vie, vous êtes le premier!» Le livre se trouvait simplement en symbiose avec une question fondamentale, devenue aiguë aujourd'hui. Les tabous sont en train de sauter, témoin la passion qui se développe autour du procès Zemmour, dont on attend le jugement le 18 février. Il a été mis en cause pour une de ces phrases que l'on prononce rapidement lors des débats télévisés, dont le principe même est celui des pensées courtes, non argumentées, c'est la loi du genre. Assistant aux audiences, j'ai observé les multiples avocats des parties civiles s'opposer à l'unique défenseur de Zemmour. Un certain système liberticide - je n'aime guère ce mot : on se croirait dans les tirades de 1791... - poursuit par voie judiciaire ceux qui ne font que regarder la vérité en face. Tout un milieu s'agite ainsi, au nom de l'antiracisme, instrumentalisant un concept qui n'appartient qu'aux consciences. Ce milieu-là se crispe, se radicalise. Il ne veut rien céder. Il y sera obligé, le procès Zemmour générant un intérêt significatif du changement des mentalités. «Historien de notre futur», se demandait Jean Cau ? A Dieu ne plaise pour les péripéties du roman. Mais pour ce qui est du problème de l'immigration, nous y sommes.

Si le style de votre livre n'a pas pris une ride, votre façon de vous exprimer fait preuve d'une certaine brutalité qui appartient à une autre époque. On sursaute, à dire vrai, assez souvent...

Ne l'ayant pas ouvert depuis un quart de siècle, je vous avouerai qu'en le relisant pour sa réédition, j'ai sursauté moi-même, car avec l'arsenal de nouvelles lois, la circonspection s'est installée, les esprits ont été formatés. Dans une certaine mesure, je n'y échappe pas non plus. Ce qui est un comble ! Mais je ne retire rien. Pas un iota. Je me réjouis d'avoir écrit ce roman dans la force de l'âge et des convictions. C'est un livre impétueux, désespérant sans doute, mais tonique, que je ne pourrais plus refaire aujourd'hui. J'aurais probablement la même colère, mais plus le tonus. C'est un livre à part de tous mes autres écrits. On y trouve des accents à la Marcel Aymé, une dose de Shakespeare pour la bouffonnerie tragique, un peu de Céline, un peu d'Abellio, une touche de Jacques Perret. D'où vient cette histoire ? Elle m'appartient, et pourtant, elle m'échappe, comme elle échappera aux possibles poursuites : quelles que soient les procédures, ce roman existe. Il est sorti pour la première fois en librairie trois mois après la loi Pleven, mais sans être inquiété té, car c'était une époque où la liberté d'expression demeurait encore presque intacte. Les juges étaient réticents à sévir. Que des critiques littéraires m'aient trouvé odieux et infréquentable, c'était leur liberté, précisément. Mais avec les lois restrictives qui ont suivi - Gayssot (1990), Lellouche (2001), Perben (2004) - et la vigilance de la Halde, il est clair que Le Camp des Saints serait aujourd'hui impubliable, sauf à être gravement amputé. Je le réédite in extenso, à l'identique, page pour page, avec une préface racontant l'aventure de sa parution : comment il fut accueilli ; comment, malgré la réputation sulfureuse qu'il m'a valu, il est devenu au fil des ans un phénomène d'édition traduit dans de multiples langues ; comment Ronald Reagan et Samuel Huntington l'ont lu (il a fait partie de l'imaginaire du Choc des civilisations) ; et surtout comment des gens célèbres en France, à gauche comme à droite, ont pu le critiquer ouvertement, mais aussi, dans le secret d'une correspondance privée, me témoigner leur vif intérêt. Je m'interdis d'en dévoiler la teneur, sauf à la produire s'il y a éventuellement procédure, mais pour la seule édification confidentielle du tribunal.

On dirait presque que vous souhaitez vous retrouver sur le banc des accusés?

Je n'en ai pas envie, mais ce serait tentant. Comme pour une opération de salubrité publique. Nous vivons depuis trop longtemps dans un monde où tous ces gens qui participent au gouvernement ou au modelage de l'opinion pratiquent le double langage : l'un public et proclamé, l'autre personnel et dissimulé, comme s'ils avaient une double conscience, celle qu'on arbore comme un drapeau, et celle qui s'est réfugiée dans le maquis des pensées inavouables, qu'on n'exprime qu'en petit comité, et encore. Il y a aussi la sottise et la malhonnêteté. Qu'un Chirac, par exemple, évoque sans sourciller «L'Europe dont les racines sont autant musulmanes que chrétiennes» laisse pantois. On l'imagine assez rad-soc, c'est sûr, mais un Edouard Herriot n'aurait jamais sorti une connerie pareille. J'ai donc envoyé un livre à notre ancien président de la République, en regrettant respectueusement dans ma dédicace qu'il n'ait pas lu Le Camp des Saints avant d'entamer son premier mandat.

A la décharge des politiciens de gauche comme de droite, ou plus exactement en guise de circonstances atténuantes (je le dis dans ma préface), il faut reconnaître que s'ils allaient à rebrousse-poil de la meute médiatique, showbiztique, droit-de-l'hommiste, enseignante, mutualiste, publicitaire, judiciaire, gaucho-chrétienne, pastorale, psy et j'en passe, ils signeraient à l'instant leur condamnation à la mort civile. Car, en face, s'agite une redoutable phalange issue du sein de notre propre nation, et pourtant tout entière engagée au service de « l'autre » : Big Other. L'hydre des bons sentiments et des manipulations, la bouillie de l'humanitaire, se nourrissant de toutes les misères humaines. A l'instar du cauchemar d'Orwell, Big Other vous voit, vous surveille. Il est le fils de la pensée dominante, il circonvient les âmes charitables, sème le doute chez les plus lucides, rien ne lui échappe. Pire, il ne laisse rien passer. Et le bon peuple comme ses édiles de le suivre, anesthésiés, gavés de certitudes angéliques, mais aussi secrètement terrorisés par les représailles s'ils venaient à s'éloigner des vérités affirmées. Ainsi Big Other a-t-il tordu le cou au « Français de souche », pour déblayer le terrain. Ainsi s'est-il fait le chantre d'un pseudo-métissage franco-français, entre régions en somme, puis avec nos premiers immigrants européens. « La France métissée », escroquerie historico-sémantique imposant un impudent amalgame, l'immigration de masse extra-européenne ne datant au plus que d'une cinquantaine d'années. Il est vrai que la France est le produit d'un superbe et bénéfique brassage, sur fond de sauce gallo-romaine, de Francs, de Burgondes, de Vikings, de Wisigoths, etc., puis d'Alsaciens, de Basques, de Catalans, de juifs d'Alsace et de Lorraine, de Bretons, de Provençaux, etc., puis d'Italiens, d'Espagnols, de Polonais, de Portugais - c'était l'Europe qu'elle invitait chez elle. Les voilà, les Français de souche ! Et s'ils se réveillaient aujourd'hui ? S'ils se révoltaient contre les doucereux oukases de Big Other, contre son conformisme mou, son totalitarisme universel au service de l'autre ?

Qui est l'autre?

Celui qui n'appartient pas à notre religion, à notre culture, à tout ce qui est constitutif de notre civilisation, et dont la présence en masse va profondément modifier la structure de notre pays. C'est le thème même de mon livre, en épigraphe duquel j'ai placé cette phrase extraite du XXe chant de l'Apocalypse : «Le temps des mille ans s'achève. Voilà que sortent les nations qui sont aux quatre coins de la terre et qui égalent en nombre le sable de la mer. Elles partiront en expédition sur la surface de la terre, elles investiront le camp des saints et la ville bien-aimée.» Loin du roman, dans l'exacte réalité qui est la nôtre, nous mesurerons la plénitude de l'immigration au tournant des années 2045-2050, lorsque sera amorcé le basculement démographique final : en France, et chez nos proches voisins, dans les zones urbanisées où vivent les deux tiers de la population, 50 % des habitants de moins de 55 ans seront d'origine extra-européenne. Après quoi, ce pourcentage ne cessera plus de s'élever, en contrecoup du poids des deux ou trois milliards d'individus, principalement d'Afrique et d'Asie, qui seront venus s'ajouter aux six milliards d'êtres humains que la terre compte aujourd'hui, et auxquels notre Europe d'origine ne pourra opposer que sa natalité croupion et son glorieux vieillissement.

Bon. Nous voilà passibles d'une accusation d'apologie de la xénophobie...

La démographie est fondée sur des données objectives. Et le romancier conserve ses droits : notamment celui de faire parler ses personnages. Mettre en scène un paysan ne fait pas de vous un cultivateur ; retracer la vie d'un chef de camp nazi ne vous rend pas complice de la Shoah ; raconter Gandhi ne vous transforme pas en saint laïc. Le Camp des Saints est une parabole où se condense le choc de toute conscience de Français de souche face à l'installation de la diversité. Moi aussi, malheureusement, je sais employer la langue de bois euphémistique de Big Other pour échapper aux poursuites : «l'installation de la diversité»! Dans le roman : cent bateaux s'échouant volontairement sur nos côtes, chargés chacun de dix mille personnes, avec environ deux mille morts squelettiques par navire jetés aussitôt par-dessus le bastingage, pour cause de maladie et de malnutri tion. A partir de là, s'enclenche le récit qui respecte les trois unités de temps, de lieu et d'action. Texte allégorique, où tout se dénoue en vingt-quatre heures sur près de 400 pages, alors que dans la réalité, il s'agit d'une infiltration sur plusieurs décennies. Face à ce mouvement, que je décris en accéléré, se révèle l'angoisse d'habiter ce pays, la France, auquel on est attaché par ses racines, par l'histoire, les souvenirs, les plaisirs, mais dont on ne pourra plus partager les valeurs essentielles avec les nouveaux arrivants. Ce qui était tenu sous le boisseau par Big Other par le biais des bons sentiments taraude désormais les consciences.

Le pays sera toujours là, avec ses cathédrales, ses jolis villages, avec certains changements dus au progrès, auxquels s'ajouteront les détériorations culturelles inhérentes aux moyens de communication modernes, mais la véritable métamorphose viendra de cette installation de populations hétérogènes avec notre autorisation, ou plus exactement notre renoncement. Voici venu le temps des bernard-l'ermite...

Bernard-l'ermite? Vous allez vous faire taxer de racisme...

Les bernard-l'ermite sont connus pour se protéger de leurs prédateurs en logeant dans des coquilles vides de mollusques. Vous voyez que la comparaison est extensive, et qu'elle ne saurait être assimilée à une insulte. A ce propos, mes futurs lecteurs pourront consulter en annexe, à la suite du roman, la liste des 87 motifs d'éventuelles poursuites judiciaires concernant Le Camp des Saints passé au crible des lois Gayssot, Lellouche et Perben. Je donne la pagination ainsi que le détail des lignes.

C'est une provocation?

Pour démontrer l'ineptie du rationnement de la liberté de penser. Comprenez bien : j'ai 86 ans, je n'ai plus rien à perdre. Il y a partout des crétins, beaucoup font du racisme primaire, odieux. J'ai commencé ma carrière comme explorateur. On ne voyage pas énormément, comme je l'ai fait, on n'écrit pas une bonne dizaine de livres sur des peuples en ayant une démarche raciste, ce serait complètement idiot. Nous sommes à un tournant d'opinion, les mentalités politiques peuvent changer, il est donc temps de republier ce livre. L'économiste et démographe Alfred Sauvy avait tout compris en 1987 avec L'Europe submergée. Sauvy, qui était de gauche ! C'est le moment. Il faut le faire maintenant.

Dans votre roman, vos héros canardent les envahisseurs, puis s'évadent de ce monde en mourant les armes à la main. Façon un brin égotiste de régler le problème. Reste la France. Comment la voyez-vous?

Une grande part de notre jeunesse est d'ores et déjà mutante, technologiquement, culturellement, et le processus de métis sage des corps est entamé. Je ne porte aucun jugement de fond, sauf à observer la modification d'un peuple. Il y a peu de temps encore, chaque population européenne avait un caractère donné, ainsi des Français. Mais avec l'instillation de gènes étrangers, l'établissement de comportements culturels et religieux venus d'ailleurs, avec l'auto-engendrement démographique, on ne peut que s'attendre à une plus grande prise de conscience des communautarismes. Rien n'interdit de penser qu'en seconde partie du XXIe siècle, une trentaine de millions de gens conscients de devoir transmettre des valeurs, une culture et, pour certains, une religion, qui ne sont plus partagées par la majorité, pratiquent une sorte de communautarisme français... Quel paradoxe ! Moi qui y étais tellement opposé, voilà que j'y suis favorable. Je ne verrai pas cette époque, je serai mort. Mais il est clair que nous, Français de souche, serons isolés. Existe-t-il, dans l'histoire, des peuples qui se seraient repliés sur eux-mêmes pour survivre et ressortir plus tard ? Je l'ignore. En Atlantide, peut-être ?

On peut imaginer aussi que ce grand brassage du futur fonctionnera?

Oui. Je n'en disconviens absolument pas.

Que répondez-vous au soupçon d'un frénétique égoïsme?

Que l'égoïsme est parfois une qualité. Garant de la famille et de notre intégrité, il nous permet de ne pas nous dissoudre. Nous assistons actuellement à une exacerbation laïque émotive de ce qui était autrefois la charité chrétienne, laquelle s'exerçait à l'égard de son prochain, mais pas à la terre entière. Autrefois, chez ma grand-mère, il y avait la place du pauvre, symbolique. Pas celle de millions d'affamés. La charité chrétienne a déjà commencé à nous perdre. Que faire ? Se barder d'égoïsme, voire d'un peu de cruauté. Rocard eut le courage, en son temps, de dire que la France ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde. Message à faire passer à certains évêques. Mais il faut au surplus du caractère. Quand on voit deux cents élèves et leurs professeurs baisser les bras face à une poignée de voyous venus gifler quelques personnes, alors qu'il suffi sait d'un sursaut pour clore l'affaire, il apparaît que nous avons désormais une mentalité de moutons.

Rêvez-vous, tel le Cid, à une Reconquista?

Le Camp des Saints s'achève sur la constatation de l'ouverture absolue des frontières, le narrateur songeant à cette phrase mélancolique d'un vieux prince Bibesco : «La chute de Constantinople est un malheur personnel qui nous est arrivé la semaine dernière.» Eh bien, c'est cela. Je suis profondément de ce pays et vois avec douleur, partout, les pièces du puzzle enlevées. C'est odieux. Un rêve de reconquête ? Oui, j'en parle. Et je m'en tire face à Big Other par une pirouette en disant que c'est un roman qu'il faudrait écrire plus tard. En tous cas par quelqu'un d'autre. Je suis si heureux d'avoir vécu dix-huit siècles dans ce pays. Or voici que nous commençons une nouvelle ère et que nous n'en sommes qu'au premier siècle.

Jean Raspail, écrivain, journaliste, voyageur et explorateur, est l'une des plus flamboyantes plumes de notre littérature. Auteur de nombreux romans et récits, notamment: «Moi, Antoine de Tounens, roi de Patagonie» (grand prix du roman de l'Académie française); «Qui se souvient des hommes...» (prix Chateaubriand); «Sire» (grand prix du roman de la Ville de Paris); «Sept cavaliers quittèrent la ville au crépuscule par la porte de l'Ouest qui n'était plus gardée»; «L'Anneau du pêcheur» (prix Prince-Pierre-de-Monaco); «Adiós, Tierra del Fuego», il republie «Le Camp des Saints», paru pour la première fois en 1973.

 

Par Patrice De Méritens

 

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